Informations CARMF n°58

 

Décembre 2010

Éditorial du Conseil d'Administration

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Informations de la CARMF n°58 - décembre 2010 - ÉDITORIAL - Page 01 sur 2

CARMF

 

 Informations de la CARMF n°58 - décembre 2010 

 

 

ÉDITORIAL

ÉDITORIAL Éditorial du Conseil d'administration


Touche pas à ma CARMF

Depuis plus de soixante ans, à travers la CARMF, vous vous occupez de votre retraite, qui évolue en fonction de vos besoins et de la conjoncture. Vous en décidez des orientations, soit en vous investissant directement, soit en votant pour ceux qui défendent les mêmes idées. Votre caisse est depuis toujours dirigée par les médecins, pour les médecins . C’est une caisse pilote, dans de nombreux domaines. Son rôle et son pilotage n’ont jamais été remis en question, et ses changements d’orientation ont toujours été démocratiques et demandés par une large majorité.
Pour la première fois depuis soixante ans, elle vient d’être violemment agressée, comme jamais une caisse en France n’a été remise en question. Ceci non par l’Autorité dans un délire réglementaire, mais par des médecins, une poignée qui ignore les élections CARMF, les élus, et se croit au-dessus de la démocratie. Son intention était de vous déposséder de cette gestion, pour la confier à la Tutelle et aux caisses d’assurance maladie !

Les faits

En septembre sont publiés les " 100 recommandations pour l’avenir libéral de la médecine " , fruit de " réflexions et concertations de nombreux acteurs ". Nous en recevons copie, avec remerciements pour notre " contribution ", remerciements très hypocrites car, en matière sociale nous ne retrouvons rien concernant notre intervention. Il s’agit d’un simple copié-collé de propositions de la CSMF, connues de longue date, masquées par une fausse concertation, technique fréquente en France dans de nombreux rapports et commissions. Parmi celles-ci une proposition (voir ici ), substituant le pilotage par la CARMF de nos trois régimes, c’est-à-dire vous, au profit d’un comité quadripartite, avec les syndicats, les caisses, la Tutelle , accessoirement la CARMF. Nous ne réagissons pas, chacun ayant le droit d’exprimer son opinion, cette proposition paraissant de plus tellement farfelue et dangereuse qu’elle ne pouvait sérieusement être envisagée.

Le 25 octobre, stupeur. Nous découvrons un amendement au PLFSS 2011 (voir ici ), reprenant mot à mot cette proposition, et devant passer à l’Assemblée trois jours plus tard, avec l’accord de la Commission des affaires sociales. S’il est voté, le rôle du Conseil d’administration passe de décideur à celui d’exécutant, pour le compte d’organismes majoritairement non concernés, sinon par d’autres objectifs pouvant conduire à utiliser votre retraite comme moyen de pression. Trois jours difficiles pour désamorcer la bombe minutieusement préparée avant qu’elle n’explose. Parmi les très nombreuses interventions, vous trouverez page 5 la lettre faite aux députés. Ils ont tenté de nous calmer en nous expliquant que ce n’était qu’un rapport, que ce n’était que pour l’ASV,… Nous n’avons rien lâché, expliquant que nous savions lire le français et que nous connaissions l’importance des virgules dans les textes : un comité de pilotage, c’est fait pour piloter, et si ce n’est que pour l’ASV, pourquoi cela n’est-il pas écrit ?

En séance cet amendement n’a été retiré qu’à cause de notre réaction, sachant que la totalité des administrateurs, titulaires et suppléants, allait démissionner, non pour faire pression, mais parce que n’ayant alors plus de rôle. Nous tenons à remercier l’action amicale et efficace de notre confrère et Président de l’Assemblée. La CARMF lui doit en partie d’avoir gardé le dernier espace de liberté et de responsabilité qu’il lui restait.

La CSMF, dont nous ne parlons plus directement ou indirectement depuis plus de deux ans dans nos publications, et malgré un récent dîner entre présidents pour mieux se connaître et se rapprocher, a revendiqué haut et fort cette action dans ses publications. Le SML s’est immédiatement et fermement désolidarisé, l’ensemble des autres syndicats, MG France en tête, a défendu l’autonomie de la CARMF.
Une fois ce texte rejeté sous notre pression, le soulagement et le repos ont été de courte durée, car ils ont remis cela quelques jours plus tard au Sénat. Même énergie, même perte de temps, même solidarité, même méthode pour défendre votre liberté de choix, votre responsabilité à la CARMF.

Questions

Comment dans une démocratie digne de ce nom, une faible minorité, sans l’avis de son comité directeur, sans l’avis de sa propre base, peut, en s’arrangeant avec un élu, faire passer des lois, et être suivie sans que les élus et organismes concernés ne soient au minimum informés et consultés ? En fonctionnant ainsi, il ne faut pas s’étonner que les Français dépriment et ne croient plus en leurs dirigeants.

Comment peut-on mépriser à ce point la démocratie ? Si on veut piloter la CARMF, il y a des élections tous les trois ans. Pour être élu, il faut être d’accord avec ceux que l’on prétend défendre. Quand on n’est pas d’accord avec les autres on respecte la majorité. Dans notre pays, on ne peut rayer le résultat des élections comme en Birmanie, la dictature n’y a pas sa place.

Comment peut-on croire que le résultat aux dernières élections professionnelles, donne le droit, avec les voix de moins de 10 % des affiliés CARMF, de confier notre caisse à d’autres. Les votants sont-ils d’accord et sont-ils seulement au courant ?

Nous en doutons. Chacun à sa place et il y a de la place pour tous à la CARMF.

Comment peut-on prétendre être défenseur de la médecine libérale et apporter sur un plateau d’argent notre caisse à la Tutelle et à la CNAMTS qui ne demandaient rien ? En échange de quoi a-t-on voulu vendre la CARMF ? Si les méthodes sont les mêmes dans d’autres domaines, nous avons des craintes pour la médecine libérale. Un peu de consensus ne ferait pas de mal.

Comment peut-on croire qu’en appliquant la " méthode " de pilotage quadripartite de l’ASV aux autres régimes cela fera notre bonheur ? Pourquoi ne retient-on pas les leçons du passé ? Ceux qui ont dilapidé en toute connaissance de cause les réserves de l’ASV veulent-ils maintenant dilapider celles du régime complémentaire ? Nous n’avions pas évoqué ce problème mais un sénateur l’a fait spontanément : " le régime de l'ASV est dans une situation catastrophique à cause de sa gestion calamiteuse : lorgnerait-on sur les fonds des autres régimes?".

Citons également Albert Einstein " Vous ne résoudrez aucun problème avec ceux qui les ont créés".
Cet amendement serait passé si nous n’avions pas été vigilants, à trois jours près. Les confrères députés et sénateurs alertés ont pris conscience de la stupidité de cet amendement, de ce qui se cachait derrière, et ont réagi, nous les en remercions.
La Tutelle qui aurait pu rester neutre a compris notre détermination à ne pas accepter cela, nous la remercions également. Le Conseil d’administration, comme toute la profession, ne peut que condamner à l’unanimité cette action, tant sur le fond que sur la forme.
Il continuera à veiller pour garantir à la CARMF son autonomie, elle doit rester entre les mains des seuls médecins.


Les administrateurs de la CARMF.

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