Téléchargez la publication en PDF
Depuis plus de soixante ans, à travers la CARMF, vous vous occupez de votre
retraite, qui évolue en fonction de vos besoins et de la conjoncture. Vous en
décidez des orientations, soit en vous investissant directement, soit en votant
pour ceux qui défendent les mêmes idées. Votre caisse est
depuis toujours
dirigée par les médecins, pour les médecins
. C’est une caisse pilote, dans
de nombreux domaines. Son rôle et son pilotage n’ont jamais été remis en
question, et ses changements d’orientation ont toujours été démocratiques et
demandés par une large majorité.
Pour la première fois depuis soixante ans, elle vient d’être
violemment
agressée,
comme jamais une caisse en France n’a été remise en question. Ceci
non par l’Autorité dans un délire réglementaire, mais par des médecins, une
poignée qui ignore les élections CARMF, les élus, et se croit au-dessus de la
démocratie. Son intention était de vous déposséder de cette gestion, pour la
confier à la Tutelle et aux caisses d’assurance maladie !
En septembre sont publiés les
" 100 recommandations pour l’avenir libéral de
la médecine "
, fruit de " réflexions et concertations de nombreux acteurs ".
Nous en recevons copie, avec remerciements pour notre " contribution ",
remerciements très
hypocrites
car, en matière sociale nous ne retrouvons
rien concernant notre intervention. Il s’agit d’un simple copié-collé de
propositions de la CSMF, connues de longue date, masquées par une fausse
concertation, technique fréquente en France dans de nombreux rapports et
commissions. Parmi celles-ci une proposition (voir
ici
), substituant le
pilotage par la CARMF de nos trois régimes, c’est-à-dire vous, au profit d’un
comité quadripartite, avec les syndicats, les caisses, la Tutelle
,
accessoirement la CARMF. Nous ne réagissons pas, chacun ayant le droit
d’exprimer son opinion, cette proposition paraissant de plus tellement farfelue
et dangereuse qu’elle ne pouvait sérieusement être envisagée.
Le 25 octobre, stupeur. Nous découvrons un
amendement
au PLFSS 2011
(voir ici
), reprenant mot à mot cette proposition,
et devant passer à l’Assemblée trois jours plus tard, avec l’accord de la
Commission des affaires sociales. S’il est voté, le rôle du Conseil
d’administration passe de décideur à celui d’exécutant, pour le compte
d’organismes majoritairement non concernés, sinon par d’autres objectifs pouvant
conduire à utiliser votre retraite comme moyen de pression. Trois jours
difficiles pour désamorcer la bombe minutieusement préparée avant qu’elle
n’explose. Parmi les très nombreuses interventions, vous trouverez page 5 la
lettre faite aux députés. Ils ont tenté de nous calmer en nous expliquant que ce
n’était qu’un rapport, que ce n’était que pour l’ASV,… Nous n’avons rien lâché,
expliquant que nous savions lire le français et que nous connaissions
l’importance des virgules dans les textes : un comité de pilotage, c’est fait
pour piloter, et si ce n’est que pour l’ASV, pourquoi cela n’est-il pas écrit ?
En séance cet amendement n’a été retiré qu’à cause de notre réaction, sachant
que la totalité des administrateurs, titulaires et suppléants, allait
démissionner, non pour faire pression, mais parce que n’ayant alors plus de
rôle. Nous tenons à remercier l’action amicale et efficace de notre confrère et
Président de l’Assemblée. La CARMF lui doit en partie d’avoir gardé le dernier
espace de liberté et de responsabilité qu’il lui restait.
La
CSMF,
dont nous ne parlons plus directement ou indirectement depuis
plus de deux ans dans nos publications, et malgré un récent dîner entre
présidents pour mieux se connaître et se rapprocher, a revendiqué haut et fort
cette action dans ses publications. Le SML s’est immédiatement et fermement
désolidarisé, l’ensemble des autres syndicats, MG France en tête, a défendu
l’autonomie de la CARMF.
Une fois ce texte rejeté sous notre pression, le soulagement et le repos ont été
de courte durée, car ils ont remis cela quelques jours plus tard au Sénat. Même
énergie, même perte de temps, même solidarité, même méthode pour défendre votre
liberté de choix, votre responsabilité à la CARMF.
Comment dans une démocratie digne de ce nom, une faible minorité, sans l’avis de
son comité directeur, sans l’avis de sa propre base, peut, en s’arrangeant avec
un élu, faire passer des lois, et être suivie sans que les élus et organismes
concernés ne soient au minimum informés et consultés ? En fonctionnant ainsi, il
ne faut pas s’étonner que les Français dépriment et ne croient plus en leurs
dirigeants.
Comment peut-on
mépriser
à ce point la
démocratie
? Si on veut piloter la
CARMF, il y a des élections tous les trois ans. Pour être élu, il faut être
d’accord avec ceux que l’on prétend défendre. Quand on n’est pas d’accord avec
les autres on respecte la majorité. Dans notre pays, on ne peut rayer le
résultat des élections comme en Birmanie, la dictature n’y a pas sa place.
Comment peut-on croire que le résultat aux dernières élections professionnelles,
donne le droit, avec les voix de moins de 10 % des affiliés CARMF, de confier
notre caisse à d’autres. Les votants sont-ils d’accord et sont-ils seulement au
courant ?
Nous en doutons. Chacun à sa place et il y a de la place pour tous à la CARMF.
Comment peut-on prétendre être
défenseur de la médecine libérale
et
apporter sur un plateau d’argent notre caisse à la Tutelle et à la CNAMTS qui ne
demandaient rien ? En échange de quoi a-t-on voulu vendre la CARMF ? Si les
méthodes sont les mêmes dans d’autres domaines, nous avons des craintes pour la
médecine libérale. Un peu de consensus ne ferait pas de mal.
Comment peut-on croire qu’en appliquant la " méthode " de pilotage quadripartite
de l’ASV aux autres régimes cela fera notre bonheur ? Pourquoi ne retient-on pas
les leçons du passé ? Ceux qui ont
dilapidé en toute connaissance de cause
les réserves de l’ASV veulent-ils maintenant dilapider celles du régime
complémentaire ? Nous n’avions pas évoqué ce problème mais un sénateur l’a fait
spontanément : " le régime de l'ASV est dans une situation catastrophique à
cause de sa gestion calamiteuse : lorgnerait-on sur les fonds des autres
régimes?".
Citons également Albert Einstein " Vous ne résoudrez aucun problème avec ceux
qui les ont créés".
Cet amendement serait passé si nous n’avions pas été vigilants, à trois jours
près. Les confrères députés et sénateurs alertés ont pris conscience de la
stupidité de cet amendement, de ce qui se cachait derrière, et ont réagi, nous
les en remercions.
La Tutelle qui aurait pu rester neutre a compris notre détermination à ne pas
accepter cela, nous la remercions également. Le Conseil d’administration, comme
toute la profession, ne peut que condamner à l’unanimité cette action, tant sur
le fond que sur la forme.
Il continuera à veiller pour garantir à la CARMF son autonomie, elle doit rester
entre les mains des seuls médecins.
Les administrateurs de la CARMF.
Pages - 1 - 2 - Page suivante
Suivez-nous !
Abonnez-vous à la newsletter :