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Dr Lardenois

Dr Thierry Lardenois
Président


Madame, Monsieur, Chère Consœur, Cher Confrère,

N’opposons pas le passé et l’avenir


Alors que l’inflation et le pouvoir d’achat sont les soucis du quotidien, il convient de revenir aux fondamentaux.


Dans la retraite par répartition simple, les actifs « financent » les pensions des retraités, tout comme les retraités ont financé celles de leurs aînés.
À la CARMF, il y a trente ans, conscient du déséquilibre démographique en perspective, le Conseil d’administration, sous la présidence du Docteur Labadens, mettait en place la répartition provisionnée dans le régime complémentaire. Moyennant une hausse maîtrisée des cotisations, les médecins de l’après-guerre confiaient à la CARMF des provisions techniques destinées à fructifier, jusqu’au jour où, le déséquilibre démographique venu, ces sommes seraient restituées en rente viagère. Ce mécanisme avait pour but de maintenir un niveau de pension correct, donc un pouvoir d’achat respectable aux futurs retraités, tout en maintenant un taux de cotisation soutenable par les actifs.


Je me dois encore ici de rappeler que selon le rapport de la Cour des comptes 2015, la CARMF est la caisse qui verse la meilleure retraite du monde libéral.


Cette restitution des provisions techniques, improprement appelées réserves, se fait en rente de façon à stabiliser le revenu des retraités. D’aucuns ont appelé à une restitution « en capital », mais cela s’avérerait catastrophique pour nous tous : les retraités verraient leur fiscalité exploser, et leurs prestations considérablement réduites, pendant que les actifs seraient contraints à des cotisations intenables.


Depuis 2015, les prestations sont supérieures aux cotisations. Au début, les revenus de nos placements ont permis de payer le solde des retraites sans toucher au capital, mais depuis 2017 la CARMF le consomme : elle y puisera près de 600 millions d’euros en 2024. À ce jour, la CARMF a mobilisé près de 2 milliards d’euros de ses provisions techniques pour maintenir le niveau des retraites. Elle devrait pouvoir tenir jusqu’en 2039, année prévue de la fin du déséquilibre démographique. D’ici là, nous devrons « absorber » les aléas que sont l’inflation, et surtout la stagnation du tarif de la consultation et des lettres clefs, qui aboutissent à une baisse de pouvoir d’achat des actifs.


Si en 2023 nous avons pu assurer une augmentation de la retraite de 4,7 % grâce à l’excellence de notre équipe de placement et au rendement de nos placements obligataires, il n’en est pas de même en 2024 où l’augmentation s’est limitée à 2,6 %. Malheureusement, cette augmentation a dû être financée par une augmentation des cotisations des médecins actifs de 2 %. Le taux de cotisation de seulement 2 % dans les années 80, atteint 10,2 % aujourd’hui. Il ne sera pas indéfiniment possible de charger la barque. Cela démontre que la vraie réponse n’est certainement pas d’augmenter les cotisations, ce qui appauvrit la profession, mais bel et bien d’augmenter les rémunérations à un niveau décent, et à cet égard, l’Europe donne l’exemple. Personne ne peut ignorer l’épouvantable stagnation du pouvoir d’achat des médecins en exercice alors même que l’activité de ses derniers explose, faute de successeurs.


évolution du c


Moi qui croyais naïvement que « quand on travaille plus, on gagne plus » ! Cette maxime n’est pas valable pour les médecins qui travaillent plus, gagnent moins et subissent plus de contraintes. Cherchez l’erreur ! Cela pousse nos jeunes confrères vers de mauvaises solutions qui menacent notre modèle professionnel. Il faut qu’ils résistent aux sirènes du salariat qui n’apporte pas de véritable garantie de meilleures conditions de travail. Et ils doivent se méfier de la financiarisation galopante des professions médicales à plateau technique qui va ubériser leur métier (voir éditorial « Informations de la CARMF » n° 71 – décembre 2023).


Ces évolutions risquent de conduire à la fin du monde libéral et promettent une catastrophe sociétale en réduisant notre autonomie et notre indépendance, celles-là mêmes qui protègent nos concitoyens des excès d’un monde en déshérence.


De nature optimiste par mon propre vécu familial, je suis sûr que les jeunes confrères sauront trouver l’énergie et le courage d’apporter les bonnes réponses aux défis de notre monde.


Je vous souhaite une bonne année 2024.


Avec mes confraternelles amitiés.



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